Cérémonie à la Mémoire des déportés et des victimes de la Shoah

Instaurée à l’initiative du rabbinat français au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la mémoire des victimes de la Shoah est commémorée chaque année lors de la cérémonie du Souvenir à la grande synagogue de la rue de la Victoire à Paris.
Cette année, un hommage particulier fut témoigné aux Justes parmi les Nations de France et le grand rabbin Haïm Korcia associa également « Les gardiens de la Vie » de Thonon-les-Bains, qui honorent des Juifs et non Juifs, qui ont sauvé des Juifs pendant la guerre…
« Quiconque sauve une vie sauve l’univers tout entier », dit le Talmud
« En France, près de 76 000 juifs sont déportés vers les camps d’extermination entre 1942 et 1945, seuls 2 566 survivront, mais au milieu de ces ténèbres de l’histoire, quelques lumières ont rassuré le monde et les hommes. Des hommes et des femmes de tous les milieux ont spontanément porté secours à des familles juives afin de leur permettre d’échapper aux rafles et à la déportation… »
À la fin de la guerre, l’Institut international pour la mémoire de la Shoah Yad Vashem a décidé d’honorer ces hommes et femmes en leur décernant le titre de « Justes parmi les nations ». À ce jour, ils sont 27 921 à avoir reçu cette médaille et ce titre dans le monde, et 4 150 en France. Grâce à eux, ce sont plusieurs milliers de juifs qui ont pu échapper au sinistre destin qui leur était réservé par les nazis.
Pour honorer ces Justes, les témoignages sont portés par les voix de Claire Chazal, Nathalie Saint-Cricq, Philippe Labro, Pierre-François Veil et Rachel Khan. Un hommage particulier met en lumière Marcel Hoffman, cheminot lillois, qui a sauvé une quarantaine de femmes et enfants juifs lors de la rafle du 17 septembre 1942 à Lille. Jean Meunier, résistant, a sauvé Mme Moscovici et
ses deux enfants de 6 et 2 ans.
Monseigneur Saliège, archevêque de Toulouse, écrit une lettre de protestation en apprenant la déportation des Juifs vers les camps d’extermination. Magda et André Trocmé, pasteur de Chambon-sur-Lignon, ont sauvé des familles juives en les cachant. Jean-François et Henriette Labro ont été reconnus « Justes parmi les nations » pour avoir caché dans leur maison du sud de la France, et sauvé des rafles, plusieurs familles juives.
Au-delà de la communauté juive, c’est l’ensemble de la communauté nationale qui est invitée à se recueillir avec les survivants, les enfants et petits-enfants des déportés, dans le souvenir des disparus, victimes de la barbarie nazie, en présence d’Esther Sénot et Ginette Kolinka, déportées à Auschwitz-Birkenau, venues témoigner pour que les jeunes générations se souviennent.
Pour clore la cérémonie, 6 bougies sont allumées par Guta Bojczyk rescapée d’Auschwitz, Judith Elkan-Hervé rescapée d’Auschwitz, Esther Senot, rescapée d’Auschwitz, Régine Lippe enfant cachée, Maurice Baran-Marzak enfant caché et Henri Zajdenwergier rescapé du Convoi 73.