L’histoire du Convoi

Le convoi no73 du 15 mai 1944, surnommé « Convoi 73 », est un convoi de déportation de juifs de France parti du camp de Drancy vers la gare de Bobigny à destination, fait unique dans l’histoire de la Shoah en France, des Pays baltes.

Les 878 déportés du convoi furent emmenés au Neuvième Fort, un camp d’extermination, de Kaunas en Lituanie, et à la prison Patarei de Reval (Tallinn) en Estonie. Seulement 22 déportés étaient encore en vie en 1945.

Les familles de victimes n’ont appris la destination de ce convoi qu’au milieu des années 90, soit cinquante ans après les faits1, notamment avec la découverte d’une inscription sur un mur du Neuvième fort « Nous sommes 900 Français ».

Ce fut le seul convoi de déportation originaire de Drancy à avoir cette destination, même si la cause de ce choix demeure inconnue.. En effet, ceux-ci étaient généralement dirigés vers le centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau, et exceptionnellement en mars 1943 vers le centre de mise à mort de Sobibor. En outre, à la différence des autres, le Convoi 73 était composé uniquement d’hommes1, peut-être pour participer à la construction d’ouvrages bétonnés pour l’organisation Todt. « Travailleurs » pour tenter d’éviter la déportation vers les centres de mise à mort, une partie des victimes était volontaire. Toutefois, une hypothèse récente suggère qu’il s’agissait en fait de déporter ces hommes pour leur faire effacer les traces d’exactions déjà commises dans les pays baltes.

Parmi les personnalités ou parents de personnalités faisant partie de ce convoi :

Des plaques commémoratives ont été inaugurées à Kaunas, Tallinn et sur la gare de Bobigny. Une stèle fut aussi inaugurée au cimetière du Père-Lachaise en mémoire des victimes, le 26 novembre 2006, en présence de Simon Furetal et Henri Zajdenwerger, les deux derniers survivants des 22 rescapés du Convoi 73.

Le 29 juin 2017, le premier ministre français Édouard Philippe rend hommage à Tallinn aux membres de ce convoi et particulièrement à Henri Zajdenwergier, son dernier survivant.

À la suite de la publication en 1978 du Mémorial de la Déportation des Juifs de France de Serge Klarsfeld reproduisant les listes nominatives des convois de déportation, des familles survivantes des déportés du convoi 73 avaient pour beaucoup trouvé des précisions sur leurs disparus et en particulier découvert que leurs déportés n’avaient pas été dirigés le 15 mai 1944 vers Auschwitz ou d’autres camps connus mais vers les États baltes. Pour certains en Lituanie, au fort IX de Kaunas, et pour d’autres en Estonie à la Prison Patarei de Reval-Tallinn.

    Le 15 mai 1994, une dizaine d’insertions dans le Carnet du Monde rappelèrent la déportation de parents par le convoi 73. Les familles n’avaient pas oublié et le faisaient savoir individuellement. L’un des annonceurs, Louise Cohen, prit contact avec les autres par le biais du journal et un accord se fit sur le projet d’effectuer un voyage de la mémoire sur les lieux où avaient disparu leurs déportés. Ce cinquantenaire fut l’amorce de la formation de l’Association.

    Le premier voyage de la mémoire eut donc lieu en mai 1996 et réunit une quinzaine de descendants de déportés du convoi 73 qui, par la suite, continuèrent de s’écrire et de se rencontrer. Le noyau ainsi formé prit de l’ampleur et grâce au bouche à oreille, aux informations diffusées dans les bulletins et aux réunions de la communauté juive, il fut vite nécessaire de constituer une association régie par la loi du 1er juillet 1901. Le dépôt des statuts eut lieu le 9 juillet 1999n date de la parution au Journal Officiel. L’article 2 des statuts disposaient que l’association « a pour but de regrouper les parents et amis des déportés du Convoi 73, parti de Drancy le 15 mai 1944 en direction de la Lituanie et de l’Estonie, en vue de perpétuer et transmettre le souvenir des 878 hommes qui constituaient ce convoi ».

    Simone Veil, dont le père et le frère périrent dans le convoi 73, fut, jusqu’à sa mort en 2017, Présidente d’Honneur de l’Association.

    L’association a pour but de faire connaître et de préserver la mémoire des déportés du convoi 73. Constituée des familles des hommes du convoi 73, elle compte aujourd’hui près de 400 foyers représentant 280 des 878 déportés du convoi. Elle travaille aussi à faire connaître l’histoire du convoi 73 ainsi que celle des hommes qui le composaient.

    Chaque année, au mois de mai, elle commémore la date du 15 mai 1944, jour de départ du convoi 73, en réunissant ses membres à Drancy et sur le parvis de la Gare de Déportation de Bobigny. Elle organise aussi des voyages de la mémoire une fois tous les deux ans sur les lieux où périrent les déportés du convoi, dans un premier temps au fort n°9 de Kaunas, en Lituanie, où une salle dite des Français a été aménagée par la Direction du Musée avec l’apport de documents et d’éléments d’exposition fournis par les familles, puis en Estonie à la Prison Patarei de Tallin et sur l’aérodrome de Lasnamaé avant de finir au camp d’extermination de Stutthof, aujourd’hui en Pologne. Ces délégations régulières permettent aussi d’entretenir les meilleures relations avec les Ambassades de France ainsi qu’avec les communautés juives locales et les responsables administratifs des pays visités. Des dalles et des plaques commémoratives ont également été posées en mémoire des déportés du convoi 73 : une au cimetière du Père-Lachaise sur la Colline de la Déportation (Avenue Circulaire, 97ème division et deux en Estonie, devant la prison Patarei et sur l’aérodrome de Lasnamäe.

    Enfin, un important espace est réservé au convoi 73 au cœur de l’exposition permanente du Mémorial de la Shoah à Paris. On y trouve notamment un panneau avec plus de 100 photos des déportés du convoi. Le siège social de l’association se trouve d’ailleurs au Mémorial de la Shoah depuis 2014.

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    Convoi 73

    « Convoi 73 » fait référence à l’un des trains de déportation français qui ont transporté des Juifs de France vers les camps de concentration nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment vers Auschwitz. Le numéro 73 désigne le train spécifique parmi tant d’autres qui ont été utilisés pour ces déportations.

    Ces trains faisaient partie des politiques systématiques de déportation et d’extermination du régime nazi pendant l’Holocauste. « Convoi 73 » est un sombre rappel des atrocités commises pendant cette période sombre de l’histoire, où des millions de vies innocentes ont été perdues en raison de la persécution et du génocide. La référence sert de symbole de commémoration et de réflexion sur les horreurs de l’Holocauste.

    La Shoah

    La Shoah, également connue sous le nom d’Holocauste, désigne le génocide perpétré par le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale, au cours duquel six millions de Juifs, ainsi que des millions d’autres personnes, dont des Roms, des Slaves, des personnes handicapées, des homosexuels et des opposants politiques, ont été systématiquement persécutés et exterminés.

    Ce terme souligne l’ampleur et l’horreur des crimes commis par le régime nazi, y compris l’organisation de camps de concentration, de camps d’extermination et d’autres formes de persécution et de violence à l’encontre de groupes ciblés. La Shoah demeure l’un des événements les plus sombres et les plus tragiques de l’histoire de l’humanité, et son souvenir est crucial pour prévenir de tels horreurs à l’avenir.